L'image sociale de l'entreprise influe sur le développement de l'activité, estime Jacques Doyen, directeur de Vivienne16 (structure de conseil en communication du groupe BPI) qui a rendu public une étude en partenariat avec l'institut BVA.
L'image sociale de l'entreprise influe sur le développement de l'activité, estime Jacques Doyen, directeur de Vivienne16 (structure de conseil en communication du groupe BPI) qui a rendu public une étude en partenariat avec l'institut BVA. Menée entre le 8 et 19 mars 2010 auprès de 1400 personnes, soit 200 représentants du personnel, 200 dirigeants d'entreprises et 1000 salariés. L'investigation révèle des points de convergence entre les trois acteurs internes de l'entreprise sur les enjeux mais également des pistes d'action moins consensuelles.
L'image sociale est un patrimoine stratégique
Spontanément, la notion d'image sociale est associée au respect des salariés (pour 64 % des patrons et 71 % des représentants du personnel). Avec une nuance importante : les représentants du personnel évoquent majoritairement cette notion de façon négative (à savoir le manque de considération pour les salariés).
Mais les 3 acteurs internes de l'entreprise font un lien entre son image sociale et sa prospérité :
- 94% des salariés, 89% des représentants du personnel, 96% des patrons jugent qu'elle a des conséquences sur l'attraction des nouvelles recrues.
- 93% des salariés, 82% des représentants du personnel, 86% des patrons jugent qu'elle a des conséquences sur l'attractivité plus globale de la marque.
- 90% des salariés, 74% des représentants du personnel et 74% des patrons jugent au final qu'elle a des conséquences sur l'attractivité des produits de l'entreprise.
L'image sociale se construit sur quatre piliers concrets
Apparemment peu réceptifs aux discours sur des « contributions sociétales » ambitieuses mais ...floues, les acteurs internes de l'entreprise convergent vers quatre éléments concrets, fondateurs d'une bonne image sociale :
- l'attention portée aux conditions de travail,
- l'absence de discrimination à l'embauche et dans la gestion des carrières,
- le maintien de l'employabilité au long de la carrière,
- la qualité des relations avec le management direct.
Une communication d'image sociale ne peut donc se réduire à des déclarations d'intention mais doit s'ancrer dans la réalité de la politique RH. Encore faut il accepter de « vendre » cette politique RH pour ce qu'elle est : une priorité stratégique.
Pierres d'achoppement : la politique de rémunération et les risques psycho sociaux
La majorité des interviews jugent que leur entreprise a une bonne image sociale. Toutefois, dans l'analyse des facteurs qui peuvent influer sur cette image des divergences apparaissent entre les trois publics.
Si 90 % des interviewés considèrent qu'une politique de rémunération attractive a des conséquences importantes sur l'image sociale, seulement 43% des salariés et des représentants du personnel considèrent qu'elle s'applique à leur entreprise.
De même si les chefs d'entreprise sont positifs sur le traitement des risques psychosociaux dans leur entreprise, les salariés et leurs représentants expriment des doutes sur sa réelle prise en compte.
La revanche du facteur humain sur le process
Lors de la décennie écoulée, la création de valeur s'est faite par des efforts de productivité, de rationalisation, de mutualisation ; cela grâce à des process qui ont pu donner le sentiment que le facteur humain était standardisé.
La crise nous a rappelé que la performance d'une entreprise face aux aléas économiques repose avant tout sur ceux qui la construisent et la qualité des relations entre eux.
Aujourd'hui, la création de valeur requiert d'avantage d'innovation et de fiabilité que de rationalisation.
Cela ne peut s'obtenir qu'en créant un climat de confiance collective. Or, c'est lorsque les entreprises renvoient une image sociale positive que se crée ce climat, vecteur d'implication individuelle et de performance collective durable.
Source : L'Expansion, "DRH : chouchoutez l'image sociale de votre entreprise ", Jacques Doyen, le 26 mai 2010