samedi 22 mai 2010

RH 2.0 : Fonctionnalités sociales et Cloud en entreprise, des besoins et des limites

Avec Office 2010 et SharePoint 2010, Microsoft prend en compte le collaboratif, les réseaux sociaux et le Cloud Computing. Toutefois, ces usages ne trouvent pas nécessairement leur place en entreprise, notamment pour des questions de confidentialité et de culture interne.
 
Jeudi 20 mai, Microsoft réunissait à son siège français des clients entreprises en phase d'adoption d'Office 2010 et SharePoint 2010, mais aussi de sa plate-forme SaaS Microsoft Online Services.
 
Rhodia, Ubisoft et MeilleursTaux.com ont ainsi apporté leur témoignage, notamment sur la question précise de l'intégration des nouveaux usages pris en compte par les dernières versions des logiciels de Microsoft.

Et si ces technologies ajoutent les réseaux sociaux et le Cloud (par exemple Office Web Apps dans Office 2010), leur utilisation est avant tout dépendante de la culture de l'entreprise, de ses besoins métier et de la confidentialité des données manipulées.

Le collaboratif social, un élément de stratégie pour Ubisoft
Ainsi au sein de Rhodia, où 3000 postes de l'informatique scientifique sont en cours de migration vers Windows 7 64-bit et Office 2010, l'adoption des technologies sociales et collaboratives comme les réseaux sociaux est une question complexe.

« Nous avons adopté Communicator, ce qui nous apporte la messagerie instantanée. Nous utilisons aussi assez largement Live Meeting. Les réseaux sociaux, c'est un autre sujet, qui a du mal à prendre au sein de l'entreprise. Il y a un fossé entre les modes de fonctionnement internes de l'entreprise liés à la culture de management, et les pratiques qui se développent au niveau individuel » commente Patrick Auvray, DSI Rhodia.

« Par contre, nous avons pu identifier certaines cibles d'utilisation où nous allons pouvoir essayer de débloquer ces technologies. Cela répond à un besoin métier exprimé depuis plusieurs années et auxquelles des technologies matures vont répondre. Mais dans l'informatique scientifique et technique, ce n'était pas notre moteur » ajoute-t-il.

Mais ces fonctionnalités prennent plus facilement au sein d'un acteur des jeux vidéo comme Ubisoft. « Nous sommes sur des développements de jeux qui vont se passer de plus en plus sur plusieurs sites en même temps. Donc il y aura des développements synchrones en multi-site. La collaboration entre les équipes de production est un impératif. L'idée de réseau à l'intérieur de l'entreprise est devenue un impératif, une condition de maintien dans la compétition » explique Jean-Philippe Pieuchot, directeur IT Webstudio.

Des risques réels d'exposer en ligne des données sensibles
Outre des besoins métier réels, l'adoption de ces technologies est aussi soumise à la culture de l'entreprise et à celle de ses salariés. Pour autant, l'adoption ne se fait pas sans encadrement et une articulation des actions.

« 50% des effectifs d'Ubisoft sont issus de la génération Y, donc nés entre la fin des années 70 et le milieu des années 90. Ils s'attendent à retrouver ces outils en entreprise. Si nous n'apportons pas les solutions de collaboration sociale, ils vont les développer eux-mêmes » souligne le responsable de l'éditeur.

Si ces fonctionnalités et les usages qu'elles permettent font sens dans certains contextes d'entreprise, pas question pour autant de les généraliser.

« Un actif important va être chez nous le savoir faire. Si via les réseaux sociaux des concurrents arrivent à savoir quels sont les chercheurs compétents sur un domaine déterminé, vous pouvez être certain qu'ils seront débauchés dans les 24 heures. Il y a une notion de confidentialité » réagit le DSI de Rhodia. « Le problème existait même sans les réseaux internes d'entreprise » rappelle cependant Jean-Philippe Pieuchot.

L'adoption du Cloud soumise à des questions techniques et de confidentialité
Et cette question de la confidentialité se pose aussi lorsque sont envisagés des projets d'externalisation sur le Cloud. MeilleurTaux.com, qui a basculé sa messagerie sur Exchange Online de Microsoft, n'a pas fait l'impasse sur cette problématique, même si la sécurité n'est pas l'unique paramètre pris en compte dans le processus de décision.

« Un des axes qui nous a fait basculer sur le Cloud, c'est la capacité à conserver une qualité de service, qui pour être assurée en interne requiert des astreintes. Pour nous le mail est primordial. C'est par son biais que nos clients nous contactent et que nous transmettons les dossiers à nos partenaires. Nous sommes dans un environnement qui nous interdit des indisponibilités de la messagerie » insiste son DSI, Jean-Michel Mougeolle.

« La confidentialité est importante, même si elle l'est sans doute moins que dans un milieu purement bancaire. Pour nous, il était déplacé de croire qu'héberger le mail engendrait des problèmes de confidentialité que nous n'avions pas déjà par ailleurs. Nos serveurs sont en effet chez un hébergeur, tout comme notre base de données, hébergée en Hollande » ajoute-t-il.
 
Chez Rhodia, l'arbitrage (externalisation ou pas) repose, sans surprise, sur une analyse de la criticité des données.

« Un certain nombre de grands systèmes sont déjà, non pas sur le Cloud, mais hébergés dans différents pays. La messagerie pourrait évoluer sur le Cloud. Cela fait partie des réflexions aujourd'hui. Dans un autre domaine comme la gestion électronique de documents, où se trouvent des documents stratégiques pour notre activité, nous avons commencé à étudier l'externalisation avant de faire machine arrière. Que ce soit aux Etats-Unis, en Chine ou ailleurs, certaines lois posent des soucis » déclare Patrick Auvray.
 
Outre la notion de confidentialité, la technique peut aussi constituer une des limites du Cloud comme le rappelle le DSI de Rhodia.

« L'accessibilité des données sur le Cloud est un deuxième frein. Un certain nombre de nos process métier fait appel à de la simulation et à de la modélisation avec des volumes importants de données et du temps réel. L'état de nos réseaux ne permet pas d'assurer sur le Cloud les temps d'accès nécessaires. »
 
Source : ZDNet.fr, par Christophe Auffray, le 21 mai 2010 

1 commentaire:

  1. Sur le sujet, voir également :
    http://www.lesnumeriques.com/cloud-computing-redefinit-informatique-article-1063.html

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