mercredi 21 septembre 2011

L’externalisation du service du personnel : un facteur supplémentaire de stress

Alcatel-Lucent, comme bon nombre d’entreprises de cette taille a externalisé la Gestion des Ressources Humaines. En pleine obsession de recentrage sur les activités « cœur de métier », et confrontée aux conséquences de la fusion avec Lucent, la direction générale a externalisé la fonction RH en Roumanie fin 2009. Le portail « HR Connect » et le service associé devait répondre aux besoins de l’entreprise comme des salariés. Il devait améliorer la capacité à répondre par la spécialisation et la forte technicité liées à des contraintes règlementaires ou de sécurité.

2 ans après, peut-on considérer que cette externalisation à réussi ?

Côté direction
Il est fort probable que « l’outsourcing de la GRH » est une avancée dans le processus de recentrage sur son cœur de métier, son leitmotiv incessant depuis de nombreuses années. De manière confidentielle, les rares personnels administratifs travaillant encore sur ce sujet nous confient leurs désarrois devant la baisse du service rendu aux salariés.

Côté salarié
- Perte d’emplois dans tous nos établissements et aussi pour la France, les fiches de paie continuent d’être réalisées, la gestion purement administrative est globalement réalisée.
- Dépersonnalisation de cette Gestion des Ressources Humaines. Après quelques constations, la DG a saupoudré la fonction RH vers les responsables opérationnels, aux responsables de proximité. Le responsable opérationnel deviendrait « superman », bon dans la gestion de ressources humaines, bon techniquement, bon gestionnaires de projet et naturellement très disponible !
- Introduction incessante d’outils informatiques, très consommateurs de temps.

Nous sommes passés d’une entreprise avec en son sein et à portée de vue, des services paye, comptabilité, Responsable RH par secteur, Directeurs RH et directeur de site, autrement dit un vrai tissu humain, à une entreprise sans service de proximité avec une direction à mi temps, très largement dépourvue de moyens. Et cela, alors même que le PSE permanent sous sa forme GPEC succède aux PSE à répétition que la pyramide des âges est déséquilibrée avec un nombre important de séniors, que les changements de métiers sont fréquents et en conséquence que les besoins des salariés sont très importants.

La direction propose un accord sur la qualité de vie au travail

Suite aux pressions des CHSCT (Comité pour l’Hygiène, la Sécurité et les Conditions de Travail) confrontés aux risques psychosociaux et leurs conséquences, suicides et tentatives de suicides à Villarceaux et Lannion, la DG consciente du risque pénal et de la dégradation des conditions de travail a démarré des négociations pour un accord sur la qualité de vie au travail mais semble avoir oublié les constats déjà faits dans les expertises demandées par les représentants du personnel.


L’enracinement local a disparu

Les expertises réalisées par le cabinet Syndex ont montré les difficultés engendrées par les limites du dispositif RH. Faut-il rappeler que 84% des personnes ayant subi une mobilité contrainte disent ne pas avoir bénéficié d’un soutien et d’un accompagnement suffisant du service RH ! Il est également constaté que le schéma de l’organisation de la GRH au sein d’ALF met en évidence un problème de proximité et de disponibilité et interroge sur la capacité des RH d’un site à répondre aux attentes des salariés, managers et collaborateurs, et aux demandes qui leurs sont adressées.

 Rétablir de la proximité La ré-internalisation de structures RH minimales doit permettre de répondre à ce manque de proximité. Les fonctions intervenant directement en support aux métiers et relevant à la fois du service au business (avenant aux contrats de travail pour déplacement, passeports, Visas, logistique de déplacement…) et aux personnes concernées : celles qui touchent à la responsabilité sociale (compte-rendu des réunions avec les instances représentatives du Personnel, délais d’obtention de rendez-vous DRH et direction de site…), au développement des organisations et des personnes, aux relations sociales, ou encore à la gestion de carrières, la mobilité, la rémunération, la communication interne.

Ce qu’il faudrait faire
- Rétablir de la proximité et du sens dans les organisations de plus en plus éclatées (sur plusieurs sites et plusieurs pays).
- Reconstituer le tissu local par un service RH local correspondant à la législation française pour répondre aux salariés (gestion du temps, accompagnement administratif, soutien logistique…)
- Compléter les outils par des dispositifs humains pour accompagner les évolutions techniques et leurs conséquences pour les salariés qui doivent trop souvent se débrouiller seuls pour retrouver un poste.

Suite aux expertises, Syndex a également fait les recommandations suivantes :
- Réfléchir à la réorganisation de la RH. Ce service doit être rendu plus proche des salariés. Il doit être doté de moyens et de capacités de décision, d’intervention, d’action permettant aux services RH de remplir ses missions et traiter complètement et efficacement les requêtes des managers et des salariés.

C’est seulement à ce prix que l’entreprise pourra concilier des objectifs de performance mais aussi de bien être au travail et de cohésion sociale.

Source : CGT Alacatel Lucent France, 15 septembre 2011

jeudi 15 septembre 2011

dimanche 11 septembre 2011

NOUVEAU : le baromètre semestriel de la santé du marché du Logiciel

57% des éditeurs constatent une augmentation de leur activité par rapport au second semestre 2010


Le modèle Saas et les applications de Paie/RH, de CRM et de gestion des données portent la croissance du marché. Cependant, l’accentuation récente des incertitudes économiques pèse aussi et la croissance du marché logiciel estimée à 4% en 2011 sera probablement révisée de 1 point à la baisse le mois prochain. Tel est le constat dressé par l’AFDEL, qui a réalisé, en partenariat avec PAC et le CXP, Cockpit-Software Business at a Glance, un baromètre marché semestriel qui analyse aussi bien les comportements des utilisateurs que la perception des offreurs.

Le premier semestre 2011 s’inscrit dans la continuité de la tendance positive exprimée le semestre précédent par le baromètre de conjoncture Cockpit. Ainsi, 57% des éditeurs interrogés ont constaté une augmentation de leur activité (hausse ou forte hausse) par rapport au second semestre 2010. Ils sont même 64% par rapport au 1er semestre 2010, une tendance qui confirme la sortie de crise pour l’industrie du logiciel. Au sortir de la crise, les grandes et moyennes entreprises avaient été les premières, grâce à leur surface financière, à reprendre leurs investissements IT et continuent à tirer le marché de l’édition de logiciels. Les TPE et les PME restent en revanche prudentes face au climat économique actuel.

 
Un second semestre plus incertain
Cependant, l’accentuation récente des incertitudes économiques va probablement peser sur le second semestre. C'est pourquoi, la croissance du marché logiciel estimée à 4% en 2011 sera probablement révisée de 1 point à la baisse le mois prochain.

La plupart des marchés subissent encore l’attentisme lié aux incertitudes macro économiques. Dans le domaine des applications de gestion, la Paie/RH devrait rester au-dessus du marché grâce notamment aux investissements dans les solutions Saas de gestion des talents, mais également avec l’obligation règlementaire de passage à la norme N4DS avant 2012.

Le secteur de la Finance, Banques et Assurances, poursuit ses investissements tandis que l’on observe plutôt une contraction dans les utilities et dans les Telecom (notamment chez France Telecom). Le secteur des services, répercute ainsi probablement sur ses investissements IT la réduction générale du recours à la sous-traitance constatée.

 
CRM et gestion des données ont le vente en poupe
Côté BI (Business Intelligence), beaucoup d’entreprises étant déjà équipées, ce sont les outils de gestion de données, ETL (Extraction, Transformation, Loading) et logiciels analytiques, qui portent l’essentiel de la croissance. Les investissements dans le domaine du multi-canal, CRM et E-Commerce, qui ont fortement progressé l’année dernière se maintiennent à un bon niveau. Le marché du CRM en particulier, continue de croître plus vite que les applications de gestion, étant porté par l’adoption récente de ces outils par les PME, et la migration vers le Saas (Software as a service) et les projets social CRM côté grand comptes.

 Le Saas catalyse la croissance
Comme l’indique le focus Saas de l’enquête côté clients, 40% des entreprises ont déjà conduit un projet Saas et 27% ont un projet en cours pour 2011-2012. La mobilité, sujet transverse, demeure l’une des priorités des entreprises et entraîne avec elle une évolution des infrastructures et des choix de solution en faveur de solutions Saas. Inutile de surenchérir également sur les multiples projets dans le domaine du Cloud pour rationaliser les infrastructures (virtualisation…) et dans la sécurité.

Pour faire face aux incertitudes économiques, les éditeurs se concentrent en outre sur leurs fondamentaux : les nouveaux produits et fonctionnalités arrivent en tête des priorités avec 77%, soit une progressions de 8 points. Le Saas (Software as a service) continue de se renforcer côté éditeurs en gagnant également 8 points par rapport au semestre précédent avec prés de 50% des éditeurs interrogés qui considèrent ainsi ce modèle de distribution comme prioritaire ou très prioritaire. Il est vrai que la croissance du SaaS ne se dément pas (entre 15 et 30% suivant les segments). Du fait d'un contexte économique difficile dans la plupart des pays, l’international perd lui 7 points dans les priorités : un handicap français qui risque donc de s'aggraver !

Source : IT Channel Info, le 8 septembre 2011

Sites de référence :
- AFDEL(Association Française des Editeurs de Logiciels)
- CXP (Centre d'eXpertise des Logiciels)
- PAC (Pierre Audouin Consultants)


Pour télécharger le baromètre
Cockpit-Software Business at a Glance, cliquer