Est-il concevable que l'externalisation ait un impact sur l'économie tout entière. Selon certains auteurs, le recours excessif à l'externalisation joue un rôle important dans le déclin de la compétitivité de certaines entreprises occidentales. Son essor résulterait d'un cercle vicieux. D'une part, les directions générales des entreprises auraient tendance à mettre la pression sur les S.B.U. (Strategic Business Units) peu performants pour qu'ils augmentent leur rentabilité. Ainsi, l'une des façons les plus simples pour eux d'atteindre cet objectif est de recourir à des fournisseurs extérieurs plutôt que de consentir des investissements coûteux et longs à porter leurs fruits. D'autre part, le succès des S.B.U. externalisateurs déclencherait un mouvement de mimétisme au sein des groupes. Les autres S.B.U. de l'entreprise seraient ainsi les premiers touchés, et par extension les concurrents directs, voire toute une industrie. Le phénomène s'étendrait alors à tous les concurrents de l'entreprise externalisatrice, obligés de s'aligner pour rester au même niveau de performance.
A terme, les grands bénéficiaires de ce mouvement seraient les fournisseurs. S'ils étaient principalement étrangers, ils videraient l'industrie nationale de sa substance. Il s'agit d'un phénomène que les américains qualifient de « hollowing out ». La recherche d'une certaine efficacité de court terme, en particulier pour répondre aux exigences des marchés financiers, se ferait au détriment de l'efficacité de long terme.
Cette perspective revêt un caractère quelque peu apocalyptique. Toutefois, c'est l'un des seuls points de vue macroéconomique sur l'externalisation. Cette perspective reste unilatérale car on peut se demander si l'externalisation est-elle la cause de la mauvaise santé des entreprises d'une économie nationale... ou si elle n'en est qu'un symptôme ?
Source : lesechos.fr ; EXTERNALISATION RH vous propose une série de 13 articles sur le thème des risques de l'externalisation. Ces articles sont issus d'un même article du site des Echos, rédigé par Bertrand Quélin et Jérôme Barthélemy.
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