vendredi 27 février 2009

1. Qu'est-ce que l'externalisation ?


L'externalisation stratégique se distingue donc de la sous-traitance traditionnelle. En effet, elle concerne des activités qui contribuent substantiellement à la création d'une partie de la valeur ajoutée par l'entreprise. Ce sont des activités supports comme l'informatique, le transport, la logistique, les télécommunications, la gestion immobilière, ou bien des activités qui contribuent fortement à la qualité du service ou du produit, et donc à la création de valeur pour le client. Cependant, elles ne doivent pas tout à fait appartenir au coeur du métier de l'entreprise car, dans ce cas, ce serait une restructuration pure et simple du portefeuille. Une bonne illustration de l'externalisation stratégique est donnée par l'exemple suivant. En 1998, IBM a signé avec Geodis un contrat d'externalisation de l'ensemble de ses activités logistiques pour une durée de 5 ans et un montant de 1 milliard de francs. Portant à la fois sur la France, l'Allemagne et l'Italie, cette opération d'externalisation ne concernait pas le coeur du métier d'IBM. Toutefois, la logistique n'en est pas très éloignée. La perte de la maîtrise de cette activité serait catastrophique pour IBM.
Quatre éléments caractérisent l'externalisation stratégique :
  • le transfert de propriété de tout ou partie d'une activité autrefois menée en interne, qui s'accompagne fréquemment d'un transfert de salariés ;
  • un contrat global, beaucoup plus étoffé et long qu'un contrat de sous-traitance ;
  • un engagement à long terme entre l'entreprise et son prestataire : notre échantillon d'une centaine d'opérations d'externalisation fait état d'une durée moyenne de 6 à 7 ans ;
  • une définition contractuelle des prestations et des obligations de chacun.

La vingtaine d'interviews réalisées auprès d'entreprises montre que l'externalisation stratégique est donc un choix d'organisation d'une entreprise pour gérer une ou plusieurs de ses activités qui contribuent à la valeur ajoutée, à travers un contrat de long terme assez complexe (au niveau juridique) et des entités de suivi et de contrôle (au niveau organisationnel). A titre d'illustration, Rhône-Poulenc a signé en 1996 l'un des plus gros contrats d'externalisation de l'informatique jamais observé en France. D'une durée de 7 ans et d'un montant de près de 600 millions de francs, il impliquait le transfert de 80 employés et la mise en place d'un joint-venture, détenu à 50/50 par Rhône-Poulenc et son prestataire, Axone. On est donc bien loin d'un simple contrat de sous-traitance.

Source : www.lesechos.fr ; EXTERNALISATION RH vous propose une série de 13 articles sur le thème des risques de l'externalisation. Ces articles sont issus d'un même article du site des Echos, rédigé par Bertrand Quélin et Jérôme Barthélemy.




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