D’où la logique de sens procède-t-elle, si ce n’est de l’intérieur de l’entreprise ?
Peut-on concevoir en ce cas une fonction RH de plus en plus externalisée ? Au-delà des grands discours et des déclarations d’intention, l’« administration » ou la « supervision d’agents économiques » a bien souvent remplacé le « management des hommes ». Il s’en faut de peu que certaines entreprises ne sous-traitent purement et simplement la totalité de leur gestion des ressources humaines et de leurs outils de management. En témoignent déjà des sociétés de service RH qui rédigent pour le compte de certaines entreprises les lettres de mission, contrats d’objectifs, contrats de délégations, mènent elles-mêmes les entretiens annuels, évaluent les potentiels et apprécient les performances des salariés de ses entreprises clientes.
Aussi ce mouvement d’externalisation RH est-il paradoxal, puisqu’il s’agirait de créer du sens à partir de l’extérieur. En poussant un peu, imaginerait-on une fonction RH portée par un DRH « outsourcé » aux couleurs d’une autre société sous contrat commercial ? Une telle conception de l’externalisation RH nous semble procéder d’une simple logique de coût, réductrice de valeur. Nous y oublions les effets de sens, de proximité. Externaliser l’ensemble de la gestion des Ressources Humaines, ce serait pousser le paradoxe jusqu’au paroxysme, à la contradiction, où la fonction RH deviendrait une super-intendante de prestataires extérieurs, une coquille vide probablement rattachée à la fonction Achats ou aux Services Généraux. Cela reviendrait à négliger fondamentalement la logique d’appartenance qui crée de la valeur, profitable à tous les acteurs.
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