Juha Äkräs est depuis 2007 vice-président en charge des ressources humaines de Nokia.
Enjeux-Les Echos : Nokia ne se contente plus de vendre des téléphones, mais s'érige également en portail de services. Avec quelles conséquences sur la politique de ressources humaines de l'entreprise ?
Juha Äkräs : Nous recrutons beaucoup plus d' informaticiens, ce qui nous contraint parfois d'adapter notre politique de rémunération. Les développeurs californiens ont ainsi l'habitude d'être associés au capital de leur entreprise, ce qui n'était pas une pratique courante chez nous.
Enjeux : Souffrez-vous de la rareté de certaines compétences, notamment dans ce secteur de l'informatique ?
J.A.: Nous avons réussi à embaucher les personnes dont nous avions besoin, mais il est vrai que cela prend parfois un certain temps, la situation du marché du travail est tendue. C'est pourquoi il est important pour nous de rester parmi les marques -et les employeurs- les plus connus et les plus réputés du monde.
Enjeux : En matière industrielle, Nokia a, contre toutes les modes, choisi de fabriquer lui-même l'essentiel de ses terminaux et de n'externaliser qu'une fraction minime de la production. Est-ce également votre politique en matière de ressources humaines?
J.A. : Oui. si vous considérez les RH comme une fonction administrative, rien n'empêche d'en confier à la gestion à des tiers. Mais si elles sont partie intégrantes de votre stratégie globale, c'est impensable. Et c'est notre cas ! Bien sûr, nous pouvons confier la paie à une entreprise extérieure, nous faire aider de chasseurs de têtes pour recruter. Mais pour le reste, notre politique de RH est porteuse de notre philosophie- la communication, la mobilité, l'égalité des chances, la responsabilité sociale- . Elle participe pleinement au changement de l'entreprise et à ce titre, elle mérite toute notre attention. Ainsi, nous avons toujours veillé à ce que nos salariés puissent régulièrement changer de fonction au sein du groupe, ce qui contribue à leur motivation, mais aussi au renouvellement des compétences. Je suis moi-même chez Nokia depuis 15 ans, mais je ne suis venu aux Ressources humaines qu'en 2005 !
Propos recueillis par Catherine Bernard - 04/11/08 - Enjeux-Les Echos
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