La semaine dernière, Singapore Airlines demandait à ses employés de ne plus évoquer leur travail sur les réseaux sociaux en ligne, comme le rapportait l'AFP. La compagnie aérienne a pris cette décision après avoir découvert que plusieurs de ses membres d'équipage discutaient de sujets confidentiel en rapport avec leur travail sur Facebook, critiquant des passagers, leurs patrons ou leurs collègues.
L'information est relayée par le blog de Marie-Catherine Beuth sur le site du Figaro, qui rappelle le problème croissant que pose le Web 2.0 aux entreprises:
«Radicale, la mesure rappelle que les entreprises sont de plus en plus malmenées par ces réseaux sociaux, mi-publics, mi-privés, mi-ouverts, mi-fermés. Soucieuses de désamorcer d'éventuelles crises, bon nombre d'entre elles (a priori surtout anglo-saxonnes?) ont adopté des “Social Media Guidelines”, une sorte de “règlement extérieur” pour encadrer les prises de paroles de leurs employés sur le World Wide Web.»
Le blog livre quelques extraits de ces règlements d'un nouveau genre, trouvés sur la base de données du site Social Media Governance. Ainsi, celui de la BBC précise que «les équipes éditoriales et celles travaillant dans des domaines politiquement sensibles ne doivent jamais révéler une allégeance politique sur des réseaux sociaux, que ce soit à travers leur profil ou en rejoignant des groupes politiques». De même, Coca-Cola avertit ses salariés: «Si vous n'êtes pas un porte-parole agréé, évitez de céder à la tentation de réagir à des commentaires négatifs vous-même.» «Vous bloguez à vos risques et périls», prévient de son côté Yahoo!
Pourtant, tous ces règlements ne sont pas forcément restrictifs ou contraignants. «Essayez d'ajouter de la valeur», demande ainsi IBM. «Créez de l'enthousiasme», renchérit Intel. «Amusez-vous», s'enflamme Kodak.
De plus en plus répandues, ces «règles sur les médias sociaux peuvent constituer la première ligne de défense d'une organisation» contre les menaces sur sa réputation, souligne 1to1 Magazine:
«Les organisations qui ne parviennent pas à mettre en œuvre des règles et des lignes directrices s'exposent à des risques allant de la faille de sécurité à la diffamation contre la marque.»
En France, de nombreuses affaires ont éclaté depuis la montée en puissance des blogs et des réseaux sociaux. Ainsi, en mai dernier, France Info rapportait que deux salariées de l'entreprise Alten contestaient leur licenciement aux prud'hommes. Elles avaient perdu leur emploi après avoir critiqué leur hiérarchie sur Facebook.
Source : Slate.fr, le 10 septembre 2010
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