La crise continue d’impacter l’activité des professionnels RH. Tel est le principal constat de l’étude « Quels défis RH pour 2010 ? » réalisée par l’ANDRH et Inergie pour le magazine Entreprise & Carrières.
Réalisée à partir d’un échantillon de 401 répondants constitué à 45 % de DRH et à 32 % de responsables RH, cette enquête montre clairement que la récession économique place plus que jamais les préoccupations liées à la gestion des RH au cœur d’une fonction qui a au passage gagné en crédibilité. 79 % des sondés estiment en effet que le contexte de crise a impacté l’activité de leur entreprise. 56 % ont eu à gérer une réorganisation, 32 % un gel des salaires, 18 % un PSE, 15 % une mise au chômage technique ou partiel. A contrario, 27 % ont mis en place un plan de recrutement.
Interrogé sur la perception de leur fonction, 85 % des sondés se voient davantage en soutien des managers, 73 % davantage en soutien des salariés. 72 % se considèrent mieux associés à la stratégie de l’entreprise, 69 % s’estimant plus écoutés par la direction générale. « Contrairement à certains constats, l’enquête démontre que les DRH et leurs équipes sont, plus que jamais, placés au cœur de la stratégie des entreprises, se félicite Michel Yahiel, président de l’ANDRH. Cette réalité, déjà avérée, s’est évidemment encore renforcée avec la crise, avec comme corollaire des exigences de plus en plus lourdes et des chantiers multiples pour les professionnels, en particulier dans le cadre du dialogue social. »
Priorité aux missions RH essentielles
En 2010, priorité est donnée aux missions RH essentielles : le dialogue social (60 %), la GPEC (59 %) ou encore l’attraction et la fidélisation des talents (42 %). La prévention des risques psychosociaux (37 %) et les questions de diversité n’arrivent qu’au second plan. Si huit entreprises sur dix ont signé des accords ou engagé un plan d’actions en faveur de l’emploi des seniors, un DRH sur trois reconnaît que cette population fait encore l’objet de départs volontaires, notamment dans les entreprises de plus de 2 000 salariés. Le bilan est beaucoup moins flatteur pour tout ce qui touche à la prévention des risques psychosociaux, puisqu’un tiers des entreprises de plus de 1 000 salariés n’a toujours pas engagé d’actions dans ce domaine.
Pour un sondé sur deux, c’est le risque lié à la perte de talents qui les pousse à faire évoluer leurs pratiques RH, 49 % évoquant les contraintes légales. Les risques de conflits sociaux (30 %) et les risques juridiques (28 %) semblent, eux, moins prégnants. Dans près d’une entreprise sur deux, le climat social est jugé plutôt bon, mais les collaborateurs sont un peu inquiets. Dans une entreprise sur trois, le climat social est assez tendu et les collaborateurs sont inquiets. 31 % des sondés anticipent d’ailleurs un risque de conflit social en 2010 dont les revendications tourneraient autour de la réorganisation (59 %), de la rémunération (51 %) ou des conditions de travail (33 %).
La confiance règne…
Interrogés sur leur perception de l’avenir, les trois quarts des sondés affichent leur confiance concernant la santé économique de leur entreprise. Ils sont en revanche un peu moins optimistes pour leur secteur d’activité qui ne recueille que 68 % d’opinions favorables. Enfin, 75 % des sondés avouent ne pas avoir confiance dans les actions du gouvernement pour encourager la croissance... Autrement dit, les entreprises ne comptent que sur elles-mêmes pour traverser la crise.
Source : Focus RH, par Yves Rivoal, le 9 juin 2010
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire