Au quatrième trimestre 2010, l'emploi salarié des secteurs marchands a augmenté de 0,2 %, selon l'Insee. Cela porte à 110.000 les créations en 2010. Elles proviennent presque exclusivement de l'intérim. Le salaire mensuel de base a évolué au même rythme que l'inflation.
L'économie se remet à créer des emplois, mais à un rythme encore modeste. Au quatrième trimestre 2010, l'emploi salarié des secteurs marchands a augmenté de 0,2 % par rapport aux trois mois précédents, selon l'estimation « flash » publiée vendredi par l'Insee. D'après cette publication (qui ne couvre pas les entreprises de moins de 10 salariés et qui est susceptible d'être révisée le 10 mars), 35.500 postes ont été créés. C'est mieux qu'au troisième trimestre (19.200) mais moins bien qu'au deuxième (38.600).
Après sept trimestres consécutifs de repli, l'emploi marchand se sera redressé dès le début de 2010, bien plus tôt que ne l'attendaient les économistes. Mais, « malgré la consolidation de la reprise, les créations nettes de postes ne s'accélèrent pas, note Frédérique Cerisier, économiste de BNP Paribas. Tout au long de 2010, elles sont restées faibles, oscillant entre 0,1 % et 0,2 % d'un trimestre à l'autre ». Sur un an, l'emploi salarié a progressé de 0,7 %, avec 109.900 postes de plus.
Une progression à comparer aux destructions subies pendant la crise : entre le deuxième trimestre 2008 et le quatrième trimestre 2009, 567.000 postes marchands avaient été supprimés. Par ailleurs, « c'est bien trop peu pour espérer faire reculer sensiblement et durablement le taux de chômage », estime l'institut d'études Xerfi. La hausse du nombre de demandeurs d'emploi en novembre et décembre a d'ailleurs conduit Nicolas Sarkozy à débloquer 500 millions d'euros pour l'emploi.
Nouveau recul dans l'industrie
Modeste, l'embellie demeure également très dépendante de l'intérim. L'emploi intérimaire a vu ses effectifs augmenter de 24.000 au quatrième trimestre (+ 4,2 %). Avec 103.100 créations sur l'ensemble de année (+ 20,9 %), il représente donc la quasi-totalité des emplois créés. « Dès février, l'emploi intérimaire enregistrait les premières évolutions positives après vingt-sept mois consécutifs de baisse », rappelle le Prisme, la fédération des professionnels du secteur, qui évalue de son côté à 14,8 % la hausse des effectifs intérimaires en 2010.
L'intérim étant comptabilisé uniquement dans le secteur tertiaire (même si l'industrie et la construction sont ses principaux employeurs), l'emploi tertiaire progresse de 0,4 % sur les trois derniers mois. Hors intérim, l'industrie continue de détruire de l'emploi (- 0,3 %, soit 9.000 postes), même si le rythme tend nettement à ralentir. La construction ne connaît pas non plus de reprise (- 3.900 emplois).
Dans ce contexte, les gains salariaux sont bien maigres : le salaire mensuel de base (qui n'intègre ni les primes ni les heures supplémentaires) a progressé de 1,7 % au quatrième trimestre sur un an, soit au même rythme que les prix (hors tabac) en décembre. De quoi réduire quasiment à néant les gains de pouvoir d'achat, même si les revenus disponibles des ménages vont au-delà du seul salaire de base.
Dans ses prévisions de mi-décembre, l'Insee n'anticipait pas de changement de tendance pour le premier semestre, avec un rythme de création d'emplois (+ 50.000) à peu près similaire à celui des six derniers mois, qui ne permettrait qu'une légère baisse du taux de chômage. Les salaires ne progresseraient qu'à peine plus vite que l'inflation.
Source : Les Echos, "Plus de 100.000 emplois ont été créés en 2010, essentiellement grâce au rebond de l'intérim" par FREDERIC SCHAEFFER, le 14 février 2011
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