Les services aux salariés s’enrichissent et se démocratisent. Conciergeries et crèches d’entreprise intéressent de plus en plus les petites et moyennes structures qui s’interrogent sur la manière de mener à bien ce type de projets. Pleins feux sur les points clés qu’elles ne doivent pas négliger.
Pour se donner les moyens de mettre en œuvre une politique de services aux salariés, il convient en premier lieu d’opérer un benchmark des opérations entreprises dans sa région. Les agences de développement économique, les antennes du Medef, les groupements d’entreprises, mais aussi les communautés d’agglomération s’engagent de plus en plus en faveur de la revitalisation de leur parc d’activités, en initiant des projets de crèches ou de conciergeries d’entreprises. « Si la PME est géographiquement isolée, il existe maintenant des organismes tels que la Fédération française de la conciergerie d’entreprise (FFCE) et la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), auprès de qui elles peuvent trouver des informations », ajoute Olivier Villeneuve, président de la FFCE.
Une politique mûrement réfléchie
L’entreprise doit aussi se poser les bonnes questions en interne et s’assurer que cette politique de services aux salariés sera bien portée par la direction générale. Qu’il s’agisse d’offrir une meilleure articulation des temps de vie ou de favoriser l’équité professionnelle, les services mis en œuvre doivent répondre à une réelle problématique RH. « Il faut aussi qu’ils s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie sociale globale, insiste Karine Armani, co-fondatrice et directrice associée de l’agence conseil Equilibres. Sans une réflexion plus profonde sur le management et l’organisation du travail, ces services seront perçus comme des outils cosmétiques. » Sans oublier, le cas échéant, la concertation avec le CE, les délégués du personnel et les syndicats pour mieux délimiter le périmètre du projet en fonction des spécificités des salariés et de ce qui se fait peut-être déjà en interne.
Attention à ne pas brûler les étapes ! « Les entreprises commettent souvent l’erreur de sonder leurs salariés avant de s’interroger sur le budget dont elles disposent. Résultat, si le projet n’aboutit pas faute de moyens, on s’expose à une frustration contre-productive des collaborateurs », remarque Olivier Villeneuve. En fonction de l’effectif et de la conciergerie choisie : présence physique, plateforme virtuelle, intra ou inter-entreprise, il faudra compter sur un budget annuel de moins de 10 000 € à plus de 40 000 €, sans les déductions et exonérations fiscales que permettent d’obtenir certaines prestations. Pour une crèche d’entreprise, « il est important de garder en tête que 83 % du coût d’un berceau pour l’employeur sont pris en charge grâce à un crédit d’impôt famille et à une réduction de l’impôt sur les sociétés », illustre Caroline Kovarsky, déléguée générale de la FFEC.
Interroger les collaborateurs sur leurs réels besoins est aussi une étape primordiale dans le choix des services à mettre en œuvre. Pour les sonder, préférez des questions ouvertes plutôt que des propositions de services fermées. « Les salariés sont inventifs ! Et lorsqu’on les laisse s’exprimer, on peut avoir des surprises quant à leurs attentes », observe Karine Armani.
Miser sur la communication
Une fois ces données recueillies, l’entreprise pourra, selon ses contraintes budgétaires, opter pour une mise en place progressive des différents services. « Il sera alors important d’expliquer que toutes les attentes ont été identifiées et que l’entreprise y répondra au fur et à mesure », conseille le président de la FFCE. Commencer par mettre l’emphase sur les services qui ont été les plus plébiscités est également recommandé.
Toujours dans cette optique, il est important de mener des enquêtes régulières sur la réelle utilisation des prestations proposées. Ces sondages aideront également à mesurer qualitativement le retour sur investissement (ROI) des services proposés. « Quantitativement, il est plus difficile d’évaluer le ROI d’une telle politique, note Olivier Villeneuve. Toutefois, certains indicateurs comme le taux d’absentéisme, peuvent aider à voir l’impact d’une telle politique sur les coûts RH cachés. » À condition que ces derniers soient suivis régulièrement, et ce depuis le début du projet. Enfin comme le rappelle Karine Armani « il faut laisser le temps aux services de s’installer, cela prend entre 6 mois et 1 an. Le retour sur investissement se mesure, lui, sur 3 à 4 ans ».
Source : Focus RH, "Mettre en œuvre une politique de services aux salariés efficace" par Sandrine Guinot, le 3 janvier 2011
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