Gourmandes en formation, les grandes entreprises n'envisagent pas suffisamment d'optimiser cette famille d'achats, notamment via l'externalisation. Une stratégie qui pourrait néanmoins s'avérer gagnante, avec l'aide de l'acheteur.
96% des entreprises de plus de 700 salariés consacrent aux dépenses de formation une part supérieure à celle imposée par la loi, soit 1,6% de la masse salariale. Voilà le résultat de l’enquête menée par Demos Outsourcing et l'association européenne de l'outsourcing (OEA), présentée mardi 24 novembre 2010.
Plus précisément, plus de 35% des entreprises dépensent entre 3 et 5% de la masse salariale dans la formation des collaborateurs, contre 2 à 3% pour environ 16% des sociétés interrogées.
Cet investissement, qualifié de majeur par Demos Outsourcing, est surtout au cœur des préoccupations des grandes entreprises. 44% des organisations qui comptent entre 750 et 7.000 collaborateurs allouent entre 3 et 5% du volume de rémunération brute dans la formation. En revanche, constate l’institut de formation, la part de la masse salariale dédiée à la formation représente moins de 1,6 %, pour presque 39% des entreprises de moins de 750 collaborateurs.
Des acheteurs peu ou pas du tout impliqués
Perçue comme une fonction support par 70% des entreprises interrogées, la formation reste polyvalente, dédiée aux différentes organisations de l’entreprise. Il s’agit d’une fonction au service de la performance. 70% des entreprises interrogées déclarent que le service formation, lorsqu’il est géré en interne, est destiné à assurer le développement des compétences des collaborateurs. Presque 54% estiment que ce service devient prioritaire lorsqu’il s’agit d’intervenir en amont pour définir des besoins. Elle n’est ainsi pas reconnue comme une fonction stratégique pour les directions des ressources humaines.
La formation ne pourrait-elle pas être externalisée? Si les fonctions administratives, telles que la logistique et la paie, sont déjà confiées aux soins de prestataires externes chez 70% des entreprises interrogées, la gestion de la formation ne l’est que dans 17% des sociétés sondées. Toutefois, 45% d’entre elles envisagent d’externaliser la fonction formation.
Toutefois, l’intervention de la direction achats dans ce processus n’est pas ancrée dans les habitudes des grandes entreprises. Si l’externalisation d’une ou plusieurs fonctions historiquement gérées par les ressources humaines émane d’une décision de la direction générale dans 40% des cas, il n’y a jusqu’à ce jour aucune implication de l’acheteur.
Selon Christian Séreiys, président de la commission Business Process Outsourcing (BPO) et RH de l'OEA, il n’y a pas de relation entre la direction des ressources humaines et la direction achats en ce qui concerne l’achat de formation.
Les directions achats sont d’ailleurs les grandes absentes de cette enquête puisque seules 7% d’entre elles y ont participé. "Les responsables achats ne se sentent pas impliqués dans ces projets, explique-t-il, car ils ne sont pas considérés comme ayant une importance économique incontestable. D’autre part, les DRH ne veulent pas forcément les partager." Christian Sérieys reconnaît pourtant qu’il serait judicieux de considérer les directions achats comme des business partners et les associer à titre d’experts dans le processus d’externalisation de la formation.
Source : Décision Achats, "La formation en entreprise, une piste à explorer pour les acheteurs" par Sihem FEKIH, le 24 novembre 2010
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