jeudi 7 octobre 2010

Politique RH 2.0 : utilisation des réseaux publics et privés

Les entreprises ont, aujourd’hui compris l’importance de leur présence sur le web. Elles ont totalement intégré l’impact primordial que cela peut avoir en termes d’image et de gestion des talents notamment.

Les Ressources Humaines sont devenues les RH 2.0. L’utilisation des réseaux sociaux publics ou privés a été au centre de cette mutation. Le collaboratif a pris toute sa place dans les organisations.


Selon une étude réalisée par Burson-Marsteller entre novembre 2009 et janvier 2010, plus de ¾ des grandes entreprises internationales en sont déjà adeptes de Facebook, Twitter, YouTube ou blogs d’entreprises... Qu’ils soient publics ou privés quelles utilisations en font ces entreprises ?

Les réseaux sociaux publics : gestion de l’image et des talents
Nombreuses sont les entreprises à avoir créé leur page Facebook ou encore leur compte Twitter. Le but premier est d’améliorer ou en tout cas de promouvoir leur marque employeur. Mais cela leur permet également d’attirer et de gérer les talents, comme l’explique Julien Cotte, Community Manager RH chez Alcatel-Lucent France. « Nous avons créé une page Facebook et un compte Twitter car nous souhaitons promouvoir notre marque RH Alcatel Lucent. Nous sommes partis du principe que la RH dans une société comme la nôtre a une forte valeur ajoutée pour vendre nos produits, attirer des talents... Nous souhaitons que ces pages et ce que nous y publions soient une vitrine pour les talents de demain qui veulent nous rejoindre, mais également pour les talents qui travaillent déjà chez nous et vont entendre parler d’Alcatel-Lucent différemment. »

Les réseaux sociaux professionnels permettent également aux sociétés de sourcer des talents et donc ainsi de recruter utile. Nous avons lancé une opération de recrutement cet été, qui visait les jeunes diplômés. Pour cela, nous avons utilisé classiquement des annonces presse ou de sites mais également des publicités Facebook, nous avons communiqué sur Twitter, et avons sourcé via Linkedin ou Viadeo », confirme Julien Cotte.

Les réseaux privés : faciliter l’interactivité, gérer et identifiez les talents cachés
Basés sur les principes collaboratifs du web 2.0 des réseaux sociaux publics, le réseau social interne permet aux collaborateurs des entreprises se créer des profils individuels, des groupes et des forums.

Les entreprises sont également de plus en plus nombreuses à se doter de ce type de réseaux. Il peut s’agir, dans certains cas d’une démarche nouvelle de communication interne, ou d’une mutation de l’intranet ou du blog d’entreprise en réseau interne.

Julien Cotte a été nommé Community manager RH chez Alcatel-Lucent France au moment où le groupe créait son réseau interne. Il nous fait partager son expérience : « « Engage » est notre réseau social interne. Les salariés y créent un profil, créent des groupes, font du blogging et peuvent discuter en interne. « Engage » est utilisé au niveau mondial par le Groupe Alcatel-Lucent.

La création de ce réseau privé, va bien au-delà de la RH car il est ouvert à tous les sujets. En effet, il a été mis en place, pour faire avancer l’innovation au sein d’Alcatel Lucent, améliorer les modes de fonctionnement et de communication interne. D’un point de vue RH, ce réseau permet de gérer les personnes d’une autre manière et de toucher les salariés d’une toute autre façon qu’avec les réseaux externes.

Une communication plus fluide et sans barrière hiérarchique
« Ce réseau privé permet de décloisonner, de transcender l’organisation. Les communautés se créent avec des personnes qui travaillaient déjà ensemble ou non. Tout est beaucoup plus libre. Les collaborateurs peuvent mettre en commun des idées, des réflexions. Pour nous cela est très riche. Etant présent dans 130 pays avec des lignes de produits ou de services pour des clients partout dans le monde avec ce réseau, non seulement vous abattez les barrières, mais en plus tout le monde peut désormais échanger avec tout le monde en toute simplicité.

Ce réseau a été très bien accueilli. En l’espace de quelques mois, nous avons eu 13 000 connectés sur les 70 000 salariés dans le monde. Beaucoup de groupes se sont créés, il y a eu des échanges, de nouvelles idées sont sorties. »

Ce réseau peut également nous permettre d'entrer en contact avec les collaborateurs d'une autre manière. Il existait déjà depuis un certain temps le blog du DRH, l’intranet, et les communications classiques. Grâce au réseau social, un groupe dédié va se lancer très prochainement, ce sera le blog de la DRH qui sera transféré sur le réseau. Dans ce blog, les personnes pourront poser des questions et l’échange sera peut-être plus riche que sur l’intranet. Cela nous permettra de communiquer plus facilement et certainement moins institutionnellement que sur un intranet qui peut être un peu plus figé et conventionnel. »

Un accélérateur de mobilité ?
« Nous sommes en plein lancement de la problématique de mobilité 2.0 et cherchons à voir si nous pouvons utiliser ce réseau comme un accélérateur de la mobilité et de la diffusion d’information des postes... Dans notre réseau, via les profils, nous allons certainement pouvoir travailler sur l'image personnelle (Personal branding). Nous allons alors devoir former nos salariés à cela, et leur faire comprendre que cela peut être important d’indiquer leurs centres d’intérêts et leurs souhaits via leur profil.

Grâce à ce réseau social interne, les personnes auront à disposition des informations qu’ils ne cherchaient pas auparavant, en s’inscrivant à un groupe par exemple. Ce réseau va également nous permettre de prendre en compte un peu plus les centres d’intérêt des personnes. Le salarié comme l’entreprise a tout à y gagner. C’est un véritable axe de réflexion que nous avons, nous menons des expériences auprès d'un panel test pour voir si cela peut fonctionner, voir les écueils... Nous sommes en pleine phase de réflexion et de « test » par rapport à cela », Conclue Julien Cotte.
 
Source : My Rh Line, "Politique RH 2.0 : utilisation des réseaux publics et privés" par Anne-Sophie Duguay, le 5 octobre 2010

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