mardi 27 avril 2010

Un cadre d’IBM imagine l’entreprise avec un effectif divisé par 4 en 2017

De 399.000, l’effectif d’IBM serait ramené à 100.000 grâce à l’externalisation (crowd sourcing). C’est le scénario imaginé par le patron du conseil en RH d’IBM. La direction dément et parle de spéculations. La stratégie d’IBM consiste plus à ce jour à délocaliser les emplois.

100.000 salariés en 2017, contre 399.000 actuellement : c'est ainsi que Tim Ringo, le patron de la division conseil en ressources humaines imagine l'avenir d'IBM dans une interview avec le site spécialisé en RH, Personnel Today.

Cette hypothèse, qui ne serait pour l'heure qu'un scénario parmi d'autres étudiés par la direction de Big Blue, est une application du crowd sourcing, une forme d'externalisation. Concrètement, cela consiste à externaliser des emplois et à employer le personnel concerné comme des sous-traitants, des prestataires.

Des salariés qui deviennent des prestataires externes
Plus considérés comme des salariés permanents de l'entreprise, les travailleurs interviennent de manière contractuelle sur des projets, selon les besoins du donneur d'ordre. Dans ce modèle, l'entreprise, qui pourrait être IBM, encouragerait des salariés à fonder leur société et à facturer ensuite leurs services.

Pour Tim Ringo, le crowd sourcing présente des bénéfices indéniables pour l'entreprise en réduisant ses coûts de personnel et différentes charges afférentes comme les dépenses liées aux locaux, aux retraites et à la santé (mutuelle).

Interrogé par Personnel Today, le directeur d'un cabinet de conseil, Robert Morgan, y voit un autre intérêt : l'amélioration du ratio chiffre d'affaires par salarié. « Si vous pouvez vous déchargez de votre personnel, cela accroît votre ratio, et ensuite les analystes recommandent aux investisseurs d'acheter des actions. »

La priorité dans le crowd sourcing est donc avant tout de soigner la valeur boursière d'une entreprise, au détriment du capital humain, lui précarisé. Interrogé par les journalistes de Personnel Today et du MagIT, IBM dément vouloir conduire une telle stratégie en matière de ressources humaines.

Les effectifs en Inde et en Asie d'IBM en croissance continue
D'après un porte-parole d'IBM, il ne s'agit que de spéculations, contredites d'ailleurs par les faits. Si l'effectif global ne décroit pas, IBM n'en mène pas moins une stratégie de réduction de sa masse salariale. La piste privilégiée pour y parvenir, et pas seulement pas IBM, mais par l'ensemble des grands noms du conseil IT, est la délocalisation des emplois dans les pays à bas coûts de main d'oeuvre.

Une illustration de cette politique est la suppression en 2009 de 5000 emplois aux Etats-Unis, transférés en Inde. En 2008, l'effectif d'IBM aux US est passé de 121.000 à 115.000. Au niveau mondial, et dans le même temps, il a progressé de 386.558 à 395.500 selon le Wall Street Journal.

D'après le syndicat Alliance@IBM, Big Blue n'emploierait plus désormais aux Etats-Unis que 105.000 personnes (133.789 en 2005), mais aurait recruté 19.000 salariés en Inde en 2009 et 13.400 dans la zone Asie/Pacifique.

Source : ZDNet France, "Un cadre d’IBM imagine l’entreprise avec un effectif divisé par 4 en 2017" par Christophe Auffray, le 27 avril 2010

Sur le Crowdsourcing, cliquer ici (pdf). Lien proposé par Richard Laurent (son blog RH Attitude)

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