jeudi 15 avril 2010

Les DRH pour l'externalisation de leur informatique

Selon le cabinet d'analyse Markess International, 72 % des DRH voudraient optimiser leur gestion administrative et 55 % leur veille légale et réglementaire.

C'est dire si l'exercice est complexe. « Le marché de l'externalisation de l'informatique RH est en croissance de 10 % à 15 % par an. 30 % à 35 % des entreprises françaises ont déjà externalisé au moins la gestion des bulletins de salaire », note Claude Portmann, DG d'E-paye, un opérateur d'externalisation de la paie (45.000 bulletins par mois) (*).

Principal moteur : non seulement l'informatique RH est complexe, mais surtout les très nombreuses nouveautés réglementaires peuvent vite la rendre totalement obsolète. « Nous avions un bon logiciel de gestion de la paie. Mais il ne pouvait faire face à l'introduction de la DADS-U (déclaration automatisée des données sociales unifiée) en 2005 », témoigne Michel Koutchouk, DG d'Infotel, une société de services et d'ingénierie en informatique. D'où le succès des « Managed Services » (services infogérés) qui offrent une prestation complète : gestion de l'infrastructure informatique, logiciel applicatif et paramétrage, veille légale et réglementaire. Concrètement, l'entreprise se contente de donner ses variables (embauches, départs, primes, temps de travail, etc.) et l'opérateur calcule alors la paie, l'édite et l'envoie par courrier.

Risque d'amende
Certains opérateurs, comme E-paye, la rendent disponible en format numérique avec possibilité de la stocker dans le coffre-fort électronique de Novapost (lire « La Tribune » du 19 mars 2010). « Le mouvement d'externalisation de l'informatique RH est irréversible car la veille juridique est très chère », insiste Claude Portmann qui emploie à plein temps un juriste de niveau Master avec plus de cinq ans d'expérience et s'appuie sur son actionnaire, SVP, et son équipe de 40 juristes spécialisés en droit social : « 40 % des appels reçus par SVP concernent la gestion des ressources humaines. »

Avec une équipe de quatre juristes et s'appuyant sur SVP, l'éditeur HR Access (200.000 bulletins de paie par mois) rappelle que les entreprises ne sont pas exonérées de tout : « Si l'employeur n'envoie pas à temps la DUE [déclaration unique d'embauche, Ndlr], il s'expose à une amende de 15.000 euros par personne non déclarée, à la suppression des allégements de cotisation et à un risque pénal pour travail dissimulé », rappelle Yves Benezech, directeur Outsourcing de HR Access France qui veut que ses clients aient la certitude d'être en règle par rapport à la loi.

Outre la complexité de la réglementation, l'externalisation est aussi motivée par la crainte d'une rupture de compétence pouvant affecter la bonne marche du service paie, notamment lorsque l'entreprise de moins de 500 salariés perd son gestionnaire de paie. Car dans ce cas, il peut y avoir le feu au lac : l'entreprise n'a souvent qu'une semaine pour sortir la paie et régler les cotisations entre le 5 et le 10 du mois...

(*) Parmi les autres acteurs figurent aussi ADP, Cegedim SRH, Cegid, HR Access, Netpaie et Vedior Front RH.

Source : La Tribune.fr, "Les DRH pour l'externalisation de leur informatique" par E. H., le 13 avril 2010

1 commentaire:

  1. Le marché de l'externalisation ne cesse d'augmenter, ce qui suppose la reconnaissance de l'efficacité de l'externalisation dans le monde de l'entreprise. Il y a d'autres domaines de l'externalisation comme la comptabilité, l'informatique et beaucoup d'autres.

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