Une étude menée par Accenture auprès de 164 entreprises du Benelux révèle que les directeurs informatiques ont une approche essentiellement tactique de l’externalisation d’applications.
Les vieilles habitudes ont la vie dure. Les directions informatiques continuent de mesurer la performance de leurs prestataires sur la base de critères traditionnels voire obsolètes. C'est l'un des enseignements d'une étude réalisée par Accenture sur les pratiques des entreprises en matière d'externalisation des applications. Un périmètre dans lequel la SSII inclut toutes les prestations à engagement de service liées au développement ou à la maintenance de logiciels (projets au forfait, tierce maintenance applicative...). Pour réaliser cette étude, la SSII a missionné un cabinet externe qui a interrogé 164 entreprises (DSI et responsables d'externalisation) en France, aux Pays-Bas et en Belgique de mars à mai 2009.
L'un des premiers indicateurs de mesure de la qualité de la prestation supervisé par les DSI reste ainsi la disponibilité des systèmes. « Même s'il s'agit d'un critère important, il est dommage que les entreprises restent encore figées sur ce critère », juge Alain Robbe, responsable de l'activité externalisation chez Accenture pour la France et le Benelux et pilote de l'étude. Arrive en deuxième position la sempiternelle réduction des coûts, là aussi un critère immuable.
Les indicateurs plus élaborés tels que la souplesse, la réactivité du prestataire ou la contribution aux objectifs commerciaux (c'est-à-dire à l'activité de l'entreprise) ne sont mentionnés que par, respectivement, 33 % et 27 % des DSI français interrogés. En clair, les DSI se basent encore sur des critères essentiellement techniques pour piloter les projets externalisés.
Aux Pays-Bas, les DSI semblent plus matures : les critères de souplesse et de contribution à l'activité de l'entreprise sont davantage mentionnés (voir diapositive ci-dessus). « En France, les DSI ont tendance à empiler les indicateurs, les SLA pour se sécuriser. Les entreprise hollandaises ont moins d'indicateurs de suivi mais ils sont davantage orientés métier que technique », relève Alain Robbe.
Des projets stratégiques peu externalisés
L'étude dresse par ailleurs le constat d'une approche « tactique plutôt que stratégique de l'externalisation des applications informatiques » de la part des DSI. « Peu d'entreprises vont voir leur prestataire pour définir un plan d'évolution à trois ou cinq ans du périmètre applicatif externalisé », illustre Alain Robbe. Les projets d'externalisation actuels des DSI portent davantage sur des opérations éprouvées de maintenance logicielle ou d'hébergement de blocs applicatifs que sur des opérations plus ambitieuses de rénovation d'une partie de leur patrimoine applicatif.
Néanmoins, la consolidation des applications centrales et historiques (dites legacy) devrait devenir un thème plus important dans les deux années à venir : 20 % des entreprises en ont fait une priorité (voir diapositive ci-contre). Reste que, crise oblige, les donneurs d'ordre parent au plus pressé à l'heure actuelle. Les DSI cherchent avant tout à répondre aux contraintes de réduction des coûts imposées par leur direction générale plutôt qu'à se consacrer aux projets de transformation de leur informatique.
A la faveur de la crise, leur priorité a porté en 2009 sur la baisse de tarifs des prestataires, la renégociation des contrats et la réduction du nombre de fournisseurs qui apporte des économies d'échelle (voir diapositive ci-dessous). Le regroupement des prestations de maintenance réalisées auparavant en régie s'est ainsi poursuivie. Afin de répondre à cette pression sur le prix, l'offshore est évidemment devenue une composante essentielle de l'argumentaire commercial des prestataires.
Source : 01net Pro / Actualités / SSII, Olivier Discazeaux, le 28 octobre 2009. Sur le site de 01net, on peut agrandir les graphiques ci-dessus.
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